BIBLIOGRAPHIE CROIX GAGNEE

1805J.J. LIONNOISHistoire de la ville de Nancy

Tome 1

p. 371 - 372
1852H. LEPAGEJ.S.A.L.p. 121 - 123
1859P.G. DUMASTJ.S.A.L.p. 104 - 108
1873BASSET DE SAINTEAULettre à Dom Calmet du 25.10.1746 M.S.A.L.p. 114 - 115
1897CH. GERMAINJ.S.A.L.p. 166
1898E. BADELLes anciennes Croix Monumentales 
1898E. BADELL'immeuble et la construction dans l'Est

Les anciennes croix de mission à Nancy

 
1900E. BADELSouscription pour la restauration J.S.A.L.p. 46-47-71
19..CH. PFISTERHistoire de Nancy

Tome I

Tome II

p. 24

p. 175 et ...

1908L. GERMAIN DE MAIDYLa Croix Gagnée

La Semaine Religieuse

p. 998 - 999
1919E. BUZONLettre à Léon Germain de Maidy du 10/12 
1920L. GERMAIN DE MAIDYLettre au Maire de Nancy du 28.05 
1922L. GERMAIN DE MAIDYRapport du 08.09

et annotations du 22.12.1931

 

 

ICONOGRAPHIE
Lithographie du dessin de J. Laurent
Lithographie du dessin de Vaultrin

 

CHRONOLOGIE

1525Guerre contre les Rustauds (paysans allemands) sous le règne du Duc Antoine Le Bon
1531Didier Fossier quitte son emploi de canonnier
1550Décès du Cardinal Jean de Lorraine, Archevêque, dispensateur d'indulgences

troisième fils de René II, frère du Duc Antoine

1646Lettre de M. Bosset de Sainteau à Dol Calmet l'interrogeant sur l'origine du mot "gagnée"
1805Lionnois mentionne le monument et donne le texte signé Didier Legamnié et précise : "On a placé depuis peu sur la table de pierre, un tronc et on a couvert la croix d'une toiture d'écaille... le plafond est peint"
1842Pose d'une plaque en tôles avec la traduction du texte gothique en minuscules romaines

Lors de la Restauration exécutée par Monsieur MOTAIT (coût environ 400 F.)

1852Henri Lepage publie une recherche sur l'origine et le véritable nom de la Croix Gagnée
1859P. Guerrier de Dumast nous donne une explication sur la dérive orthographique du mot "gagnée"
1873Publication des différentes correspondantes de Dom Calmet ; dans l'une de celle-ci, il donne son avis sur le sens du mot "gagnée"
1897Ch. Germain nous signale des travaux de voirie autour du monument et souhaite que l'on en profite pour restaurer le toit délabré et l'entourer d'une grille protectrice.
1898Emile Badel dans "Les anciennes croix monumentales" nous donne quelques précisions sur les personnages latéraux de la niche, ceux-ci reposants sur un chapiteau ayant colonnettes (aujourd'hui disparues)
1898Publication dans "L'immobilier......... de l'Est" avec la rubrique "Les anciennes croix monumentales"
1900Souscription par la Société d'Archéologie Lorraine pour la restauration de la "Croix Gagnée" Recette : 264 F
1905Ch. Pfister Tome I et II de son "Histoire de Nancy" reprend tout ce qui est connu sur le monument.
1908Léon Germain de Maidy publie un feuillet sur son observation du monument et fait paraître ce texte dans "la semaine religieuse"
1919E. Buzon écrit son indignation sur l'état déplorable du calvaire
1920Léon Germain de Maidy écrit à la ville en demandant une protection plus efficace contre les dégradations occasionnées par les gamins et les intempéries.
1920Rapport du Directeur du Service des Travaux de la ville : pas de crédits pour la réfection et l'entretien
1921Quelques travaux de peinture et de couverture sont effectuées (cache misère)
1922Rapport sur la proposition du Ministre de l'Education Publique et des Beaux Arts
1922Arrêté de classement total Monument Historique en date de 1er décembre 1922
1931Annotation du Directeur du Service des Travaux au sujet de la plaque de cuivre oû est inscrit le texte gothique
1965Photo ville de Nancy lors des travaux de voirie
1991Réfection de la couverture et peinture sur le dé par le Centre Technique
1994Pose de plaques signalétiques VDN

 

LE PLAFOND PEINT
Sur le plafond de volige sapin raboté de forme carrée, de couleur vert de gris, se détache un disque clair représentant une nébuleuse diffuse, au centre duquel une colombe toutes ailes déployées monte des ténèbres d'où apparaît de part et d'autre un groupe d'angelots dont le visage expressif est tourné vers l'aura de Dieu-Le-Père les accueillant bras ouverts.

La peinture est, malgré son état écaillé, bien visible ; seul le visage du personnage principal, bien qu'à demi effacé, exprime un sentiment de mansuétude.

 

LA NICHE AVEC CHAPITEAU
Représentation d'une scène biblique accompagnée d'attributs corporatifs et de signes héraldiques.

 

BIBLIQUE

a/ La niche
La représentation est le moment décrit par l'évangéliste Jean au chapitre19
- verset 25 : présentation du personnage
- verset 26 : Jésus s'adresse à sa mère
- verset 27 : Jésus s'adresse à Jean
Le personnage central, Jésus sur la croix avec l'écriteau où sont les quatre lettres du texte latin.

IESVS NAZARENVS REX IVDAERVM ”

seule la dernière lettre est effacée.
A sa droite, aux pieds, se trouve Marie-Madeleine à genoux
Derrière toujours à droite se tient debout Marie.
De l'autre côté, à gauche est Jean.

b/..............
Une autre scène est une exploitation de la vision de l'Apocalypse de Jean ch.4:7 et de la vision d'Ezéchiel ch.1 :10, 11 où l'on trouve les quatre créatures représentant les qualités de Dieu imagées par les textes :

à droite le lion
à gauche le taureau
dessus / dessous l'aigle et l'homme
signifiant dans l'ordre :

- la justice
- la puissance
- la sagesse et l'amour

L'artiste a pris une grande liberté quant à leur situation dans l'espace.

Or la tradition catholique situe l'homme en bas de par sa condition terrestre et l'aigle en haut dans le ciel ; ces quatre créatures sont assimilées aux quatre évangélistes dans l'ordre : Marc, Luc, Jean, Mathieu

c/ Le chapiteau
Surmontant la colonne torse habillée de feuilles stylisées.
Sur la face est représenté l'aigle les ailes déployées maintenant une banderole sur laquelle apparaît le nom de Jean.

Ne faut-il pas y voir aussi une honorification du Cardinal Jean de Lorraine ?

 

CORPORATISME
Deux personnages sur la tranche de la niche :

- à droite un personnage avec un bâton de pèlerin à la main droite ; dans celle de gauche un livre, la Bible, c'est Jacques le Majeur semblable au pèlerin de Compostelle rappelant que ce lieu (Nancy) est un but de pèlerinage - le Vendredi Saint - consacré par le cardinal Jean de Lorraine puisqu'accordant des indulgences.

- à gauche un autre personnage tient dans sa main gauche une palme et sa main est droite ouverte pour recevoir une lampe à huile , c’est Barbe, patronne des artilleurs, canonniers, artificiers... est adossée à un contre fort de tour (Didier Fossier était canonnier).

 

HERALDIQUE

Dans le cintre de la niche, se trouve à droite un soleil figuré dardé de rayons droits et ondoyants (un sur deux). Leur nombre est supérieur au seize habituels.
A gauche un croissant de lune lui aussi figuré correspondant à un représentation commune à partir du 16ème siècle lors de la crucifixion.

Où faut-il voir une représentation inconographique dans la continuité de l'art populaire du Moyen Age notamment les calendriers, des livres d'heures où se mêlent le religieux (chrétien) et le paganisme (soleil=dieu)

 

TEXTE

De 1842

Passansvoyez ce sainct signe admirable

Où Crist souffrit passion merveillable

Cruelle mort cloué par pieds et mains

Pour rachapter et saulver les humains

Et pour donner à dévocion lustre

En ce dct lieu très-puissant très-illustre

Très-révérend père en Dieu cardinal

De Honufrien, nõmé en général

Très-vertueux cardinal de Lorraine

A relaxé cent jours de endurer peine

En purgatoire à ceux qui passeront

Par cidevant et humblement diront

La Pate-nostre et l’Ave-Maria

Se sont cent jours de pardõ qu’il y a.

Didier le Gamnié.

 

De 1992

Ex voto érigé par Didier Fossier en l’honneur de la victoire du Duc Antoine contre les rustauds (1525). Surnommé le Gainié parce qu’il fabriquait des armes et des gianes pour épée ; son nom resta désormais attaché à celui de la croix.

Pendant longtemps, le Vendredi Saint, de nombreux pélerins y venaient prier dans l’espoir de gagner des indulgences.

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