Retour accueil PRINCIPAUX ACTEURS DE L'ART NOUVEAU A NANCY

Affiche annonçant une exposition en 1900 salle POIRELVitrail en plafond de la salle POIRELAffiche annonçant une exposition en 1900 salle POIREL


ANDRÉ ÉMILE
BERGÉ HENRI
BIET GEORGES
BUSSIÈRE ERNEST
DAUM ANTONIN
DAUM AUGUSTE
FRIANT ÉMILE
FRIDRICH CHARLES
GALLÉ CHARLES
GALLÉ ÉMILE
GAUTHIER CAMILLE
GRUBER JACQUES
GUTTON HENRI (père)
GUTTON HENRY (fils)
HESTAUX LOUIS
MAJORELLE AUGUSTE
MAJORELLE LOUIS
MARTIN CAMILLE
MEIXMORON CHARLES (de)
MOUGIN JOSEPH
MOUGIN PIERRE
NICOLAS PAUL
PROUVÉ VICTOR
SELLIER CHARLES
VALLIN EUGÈNE
VALLIN AUGUSTE
VALLIN GEORGES
WALTER AMALRIC
WEISSEMBURGER LUCIEN
. . .

ANDRÉ ÉMILE

Nancy 1871 - Nancy 1933.

Il est né dans une famille nancéienne liée depuis un siècle aux métiers du bâtiment.
Son père, l'architecte départemental Charles ANDRÉ (1814 - 1928), oeuvra pour que la première exposition et les premiers achats d'art décoratif moderne en vue d'un musée se fassent à Nancy en 1894.
Emile ANDRÉ étudie l'architecture dans les ateliers Victor LALOUX à l'Ecole des beaux-arts de Paris. Au cours de ses études, il voyage en Egypte, aux Indes, en Perse (mission de Morgan), en Tunisie et en Italie.
En 1902, il s'installe à Nancy et participe dès lors aux activités du mouvement nancéien. Il est le premier président de l'Ecole de Nancy.
Avec des projets et des réalisations architecturaux très diversifiés, selon le principe même de "l'unité de l'art", il ne dédaigne pas de donner maquettes de meubles, dessins de ferronnerie, aussi bien que le plan de tout un quartier à Nancy (le parc de Saurupt). Il apparaît soucieux de lier la force de la tradition à la dynamique des recherches nouvelles.
Son activité sera poursuivie après sa mort par ses deux fils Jacques et Michel.


BERGÉ HENRI

Diarville 1870 - Nancy 1937.
Elève de Jules LARCHER à l'école municipale des beaux-arts de Nancy et précoce collaborateur des DAUM, il succède à Jacques GRUBER dans cette maison pour orienter la décoration.
Les indications "dessins artistiques Peinture décorative" portées sur sa carte de visite indiquent les axes principaux d'une activité essentiellement donnée aux arts graphiques : Il est l'auteur d'innombrables publicités dont il reste de nombreux exemples (celle de la Maison d'art de lorraine), menus ornés, etc., imprimés avec soin chez Albert BERGERET à Nancy puis aux Arts graphiques modernes.
Peu nous est parvenu de sa peinture décorative. En revanche, le musée de l'Ecole de Nancy possède un vitrail signé de lui, et il est l'auteur également des vitraux du Petit Trianon à Malzéville près de Nancy.
Professeur de dessin avant 1914 à l'école Loritz qui dispense un enseignement professionnel.
C'est chez DAUM qu'il a connu Amalric WALTER auquel il fournit nombre de modèles pour les pâtes de verre fabriquées artisanalement par ce dernier.


BIET GEORGES

Nancy 1868 - Nancy 1937.

Fils d'un architecte, il reçoit une formation d'ingénieur, ce qui lui permet des expériences innovantes : utilisation selon les procédés industriels du métal des aciéries de Pompey pour la guinguette Trianon (1901), puis recours au ciment armé pour l'hôtel-restaurant JACOB-CHAPELLU construit avec Eugène VALLIN en 1906. Les deux hommes collaborent d'ailleurs à plusieurs reprises sans que l'on puisse réellement préciser les rapports de l'un et de l'autre. Sans doute sont-ils unis par le même intérêt pour le Moyen-Age et le bel ouvrage artisanal. Bien qu'architecte des hospices de la ville, il semble avoir relativement peu construit et aujourd'hui on connaît surtout ses maisons particulières (rue Charles III, rue des Tiercelins, rue Pasteur). Il reconstruit à l'identique sa maison de la rue de la Commanderie après les bombardements de 1916.
Discret et modeste, il parait s'être peu intéressé à l'action associative de l'Ecole de Nancy.


BUSSIÈRE ERNEST

Ars-sur-Moselle 1863 - Nancy 1913.
Issus d'une famille modeste installée à Nancy en 1869, il semble gagner sa vie chez Majorelle (') tout en suivant les cours de l'école municipale de dessin. Admis à l'Ecole nationale des beaux-arts de Paris, le 7 décembre 1882, l'attestation de ses " rapides progrès " en 1883 dit le bien-fondé de la bourse municipale sans laquelle il n'aurait pu subsister. Expose dès cette année-là au Salon de Paris un buste de sa mère. Il revient à Nancy après 1890 seulement où il y avait déjà exécuté des commandes pour sa province (Chemin de Croix de la cathédrale de Nancy,...). Couronnement à son activité de statuaire (monument à Charles SELLIER), il travaillera toujours pour les arts décoratifs, il sculpte à nouveau pour MAJORELLE, modèle diverses céramiques (cuites à Lunéville chez KELLER et GUERIN) qu'il disait "le reposer" et qui étaient certainement nécessaires à son gagne pain. Ses vases "flammés" et le plâtre pour le médaillon de Takashima évoquent assez bien les deux aspects d'une brève carrière.


DAUM ANTONIN

Bitche 1864 - Nancy 1930.
Fils de Jean DAUM, notaire à Brischwiller (1825 - 1885), arrivé à Nancy le 15 octobre 1876 et acquéreur en 1878 de la verrerie Sainte-Catherine, au bord de la faillite. Avec son frère Auguste (1853-1909), juriste, Antonin acquiert le fond en 1891 jusque là encore aux anciens propriétaires.
Il est alors ingénieur depuis deux ans et décide de l'orientation artistique d'une section de la fabrique, avec l'aide de son ami, le peintre Jacques GRUBER de retour à Nancy en 1893, responsabilité assumée ensuite par Henri BERGÉ assisté à partir de 1905 d'Alméric WALTER. Vice-président de l'Ecole de Nancy dès sa fondation. Antonin DAUM est une des personnalités dynamiques de la chambre de commerce. Il joue un rôle important lors de l'Exposition internationale de l'Est de la France à Nancy en 1909. Il assure après 1918 l'adaptation de la firme aux nouvelles conditions de production, soucieux d'y maintenir qualités techniques et orientation esthétique plus qu'utilitaire.
Fils et neveux continuent son action jusqu'à nos jours.


DAUM AUGUSTE

B 1853 - N 1909.


FRIANT ÉMILE

Dieuze 1863 - Nancy 1932.
Talent précoce, bref passage à l'école Loritz et au lycée de Nancy. Sérieux apprentissage à l'école municipale des beaux-arts, expose dès 15 ans au Salon local. Etudes continuées à Paris (atelier d'Alexandre CABANEL) grâce à une bourse municipale. Admiration pour les 'uvres d'Ernest MESSONNIER et enthousiasme pour le jeune peintre naturaliste meusien Jules BASTIEN-LEPAGE (1848 - 1884).
Remarqué dès 1882 (à 19 ans) au Salon de Paris, second prix de Rome à 20 ans, il reçoit de nombreuses commandes de portraits et remporte un grand succès en 1889, à Paris, au Salon, avec La Toussaint acquise par l'Etat pour le musée du Luxembourg. Il reçoit à 26 ans la Légion d'honneur. Il voyage en Hollande, Italie, Tunisie mais fait de fréquents séjours à Nancy où il pratique divers sports (Les Cannotiers de la Meurthe). Sa production est abondante et sa carrière aisée, partagée entre Nancy et Paris. En 1906, il devient professeur à l'Ecole nationale des beaux-arts, et en 1929 il entre à l'Institut.
Il s'était inscrit au nombre des membres de l'Ecole de Nancy, ayant collaboré dans sa jeunesse à la décoration des meubles de MAJORELLE.


FRIDRICH CHARLES

Nancy 1876 - Nancy 1962.
Après des études à l'école municipale des beaux-arts, ce fils d'un marchand tapissier fonde à 24 ans la Maison d'Art lorraine ouverte le 15 novembre 1900 à Nancy et Paris. Société en commandite, elle est destinée à montrer et diffuser les créations d'art nouveau. Charles FRIDRICH (1876 - 1962) s'intéressant plus spécialement lui-même à la décoration des tissus et tentures d'appartement, utilise avec adresse à leur propos les nouvelles possibilités offertes par la chimie ou la machine pour la fixation de décors essentiellement végétaux qui doivent beaucoup chez lui à un japonisme bien assimilé.
Cet aspect de son activité survit aux difficultés qui avaient entraîné rapidement la fermeture d'une " maison d'art " plus riche de fournitures que d'acheteurs, contrairement au commerce d'antiquités en plein essor, où n'existe aucun des risques de la création ou de la diffusion de "nouveau" sachant plaire, commerce qu'il pratique bientôt avec un succès total.


GALLÉ CHARLES

Clermont sur Oise1818 - Nancy 1902.
Fils d'un officier de l'Empire et de la Restauration " reconverti " dans la comptabilité, fixé à Nancy en 1845 par son mariage avec Fanny REINEMER, il y apporte sa double expérience de peintre sur porcelaine à Paris et de voyageur de commerce. Il s'associe à sa belle-mère, veuve depuis 1844 d'un marchand vitrier, puis dirige seul l'affaire à partir de 1853. Sa belle-s'ur et son mari, Henri DANNREUTHER, un négociant en porcelaines et cristaux de Colmar, ne viendront à Nancy qu'après la défaite de 1870, et s'occuperont dès lors du magasin.
Charles GALLÉ collabore étroitement avec son fils Emile qui lui succède à la tête des ateliers de décor. Tant à Nancy qu'à l'extérieur, Emile le décharge surtout de la partie commerciale et l'aide jusqu'en 1898 environ de sa précieuse expérience. Comme Auguste MAJORELLE, Charles GALLÉ avait envoyé des objets à l'Exposition de la Société des amis des arts. Il avait aussi commerce envié de fournisseur de l'Empereur.


GALLÉ ÉMILE

Nancy 1846 - Nancy 1904.
Solide éducation classique, prolongée d'un séjour à Weimar (1865-1866). Dès son enfance, il se familiarise avec la céramique, la verrerie, leurs décors ; et avec les plantes par la pratique de l'herborisation. Il collabore avec son père, qu'il avait aidé dès 1867, puis succède à la tête de son affaire en 1877 continuant avec les mêmes maisons une collaboration féconde ; Saint-Clément jusqu'en 1878 puis Raon-l'Etape pour la céramique, Meysenthal pour la verrerie jusqu'en 1895. En 1885, il fonde un atelier d'ébénisterie et en 1894, également à Nancy, sa propre cristallerie. Participe à de nombreuses expositions à Paris, à Nancy, dans d'autres villes françaises et l'étranger.
Reconnu comme précurseur en France dès 1884 à l'Exposition parisienne de la terre et du verre, célèbre à partir de 1889, en France et hors de France, il ne cesse ni la recherche technique ni les "variations" sur les thèmes décoratifs. Il meurt d'une leucémie à 58 ans.


GAUTHIER CAMILLE

Norroy-les-Pont-à-Mousson1870 - Montricourt 1963.
Vient à Nancy suivre les cours de l'école municipale des beaux-arts, y obtient une bourse de la ville pour l'Ecole des arts décoratifs de Paris où il reste de 1891 à 1894 inclus, bien noté de ses professeurs. Passage dans un atelier de Majorelle à son retour à Nancy de 1896 à 1900 environ puis installation à son compte grâce à l'aide financière de POINSIGNON.
Les ateliers montés en 1901, boulevard de Scarponne, et son hôtel particulier témoignent d'une réussite rapide selon l'exemple du belge SERRURIER-BOVY : son mobilier, destiné aux classes moyennes, est primé à Paris en 1905.
Orienté vers la qualité, la production n'en sacrifie pas moins à la mode naturaliste avec des motifs simples de fleurs et de fruits. Essor confirmé au lendemain de la Première Guerre mondiale où il faut répondre à de nombreux besoins, la production de série s'imposant de plus en plus.


GRUBER JACQUES

Sundhausen 1870 - Paris1936.
A Nancy dès 1871, études au lycée et à l'école municipale des beaux-arts puis à Paris à partir de 1889 à l'Ecole des arts décoratifs et des beaux-arts grâce à une bourse municipale. De retour à Nancy en 1893 enseigne à son tour à l'école des beaux-arts et créé pour DAUM des décors de vase. En fait, il s'intéresse aux diverses techniques des arts décoratifs, celle du bois, du cuir, fournissant des modèles exécutés par des artisans (le sculpteur Justin FERREZ, 1870 - 1920 ), avant de ce consacrer exclusivement au vitrail peu après 1900. Sans rompre avec Nancy, il s'installe à Paris en 1920 et se renouvelle au contact de l'art déco. La période s'avère même particulièrement féconde.
Son activité de peintre-verrier entre 1900 et 1914 a été considérable, sa fréquente haute qualité, une manière très affirmée, la rendent particulièrement représentative des réussites du mouvement nancéien dans ce domaine.


GUTTON HENRI

Paris1851 - Nancy 1933.
Ancien élève de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole des beaux-arts, de retour à Nancy en 1876. Très compétent sur les programmes nouveaux, il s'intéresse aussi aux problèmes du développement urbain et de l'habitat social. Ses convictions rationalistes expliquent sa participation à l'Ecole de Nancy. La graineterie Louis GÉNIN réalisée avec son neveux (1901 - 1902) en constitue l'exemple le plus accompli. Il construit également plusieurs maisons particulières dans le goût moderne avec son associé Joseph HORNECKER (1873-1942). Il abandonne l'architecture en 1907 pour se consacrer en tant qu'ingénieur au problème des transports dans les Vosges.


GUTTON HENRY

Paris1874 - Nancy 1963.
Neveux d'Henri GUTTON et issu de l'atelier Victor LALOUX , il est médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900, a également participé au mouvement nancéien entre 1901 et 1905.
Animé par un puissant idéal social, il collabore avec Emile ANDRÉ au projet d'organisation du parc de Saurupt puis créé quelques pièces de mobiliers.
A partir de 1905, Eugène CORBIN lui confie la construction et l'aménagement des Magasins réunis : à Paris, le siège social, rue de Turenne, mais surtout le Grand-Bazar de la rue de Rennes son chef-d''uvre, construit en 1906.


HESTAUX LOUIS

Metz 1858 - Nancy 1919.
Venu à Nancy avec ses parents désireux d'échapper à la domination germanique, il est le plus important en même temps que le plus discret des collaborateurs d'Emile GALLÉ. A partir des ses travaux de 1876 à 1904, assurant jusqu'en 1914 la prolongation de la manière du maître verrier. Tôt entraîné par une activité de lithographe aux raffinements dans le maniement du crayon, son instinct de décorateur, un sentiment très fin de la nature, compensent une formation limitée aux cours du soir de l'école municipale de dessin où il avait retrouvé pour maître le messin Théodore DEVILLY devenu directeur à Nancy en 1871.
Louis HESTAUX créé aussi librement pour lui-même et expose à la Société lorraine des amis des arts aquarelles, dessins, et à Paris à la Société nationale des beaux-arts ou en province des objets où le bois est travaillé de manière personnelle et remarquable.
Comme Camille MARTIN, il a été très influencé par la découverte des arts du Japon.


MAJORELLE AUGUSTE

Lunéville 1825 - Nancy 1879.
En dépit de quelque obscurité dans la succession et la définition des métiers exercés au départ, il y a certitude d'une activité manuelle liée aux arts du cuir (la carrosserie, les voitures étant encore fréquemment vernies et peintes), de la terre (Mme FRANCIN, petite-fille d'Auguste MAJORELLE, évoquait en 1958 le souvenir familial d'un Nicolas MAJORELLE, modeleur à Saint-Clément) et du bois (au moins dès l'installation nancéienne pour le mobilier) pratiqués simultanément ou successivement. Celle aussi d'un commerce d'objets d'arts à Toul, puis à Nancy en 1860 auquel sa femme participe, semble-t-il, activement. Céramiques et meubles de lui figurent, les premiers dès 1868, les seconds en 1874, au Salon de la Société des amis des arts. Réussite, intérêt pour les beaux-arts, sont suggérés par le portrait à l'huile commandé à Charles SELLIER. Admission et récompense à Paris (cf. au musée de l'Ecole de Nancy le piano au décor oriental) précédent de peu sa brusque disparition.


MAJORELLE LOUIS

Toul 1859 - Nancy 1926.
Le décès de son père interrompt ses études à l'Ecole des beaux-arts de Paris et tandis que la partie commerciale échoit plus spécialement à sa mère puis à son frère Jules, il a la charge de l'établissement des modèles et du choix des décors. Il fait appel à ses camarades Emile FRIANT, Camille MARTIN, pour continuer la pratique paternelle des meubles peints et laqués, de goût rocaille ou japonisant plus recherchés de la clientèle. Première conversion " moderniste " en 1894, le décor marqueté d'inspiration naturaliste remplace avec succès le décor peint. Le progrès des affaires suscite transfert et agrandissement des ateliers en 1898. C'est la période de création de ses plus beaux meubles (1900 - 1910) précédent de peu le transfert (du numéro 56 de la rue du Paradis à la Maison d'Art nouveau acheté à Siegfried BING, rue de Provence) de son " antenne " parisienne. Cette installation, fin novembre 1904, facilitera l'adaptation aux modes stylistiques nouvelles et la vente. Les meubles plus courants sont le fait des ateliers confiés à Pierre MAJORELLE à Bouxières aux Dames en 1905. Louis fait montre d'une remarquable adaptation aux conditions nouvelles amorcées dès avant 1914. Membre du jury à l'Exposition de 1925 à Paris. Production continuée par ses frères avec l'aide du dessinateur Alfred LEVY.


MARTIN CAMILLE

Nancy 1861 - Nancy 1898.
Entré en 1875 à l'école municipale de dessin, l'obtention en 1881 du pris Jacquot lui permet de continuer ses études à l'Ecole des arts décoratifs de Paris. Ses notes y sont excellentes mais non sa santé. A 37 ans meurt l'un des plus doués du groupe évoqué par Roger MARX dans son texte, "L'art à Nancy en 1882". Sa soif de connaître, son indépendance d'esprit, lui avaient fait dominer sa faiblesse, partir en Islande sur un bateau de pêche (1888), séjour en Egypte 1890.
Sans l'absorber totalement, les créations d'arts décoratifs restent l'essentiel de son activité artistique et l'avaient fait sociétaire de la Société nationale des beaux-arts dès 1895 pour cette section. Il pratique de nombreuses techniques : décors vernis pour Majorelle, l'estampe et la reliure, les émaux sur cuivre, le vitrail, etc. Il fut l'un des premiers sensible aux leçons de l'art japonais et ami de Tokuso TAKASHIMA, japonais, élève à l'Ecole forestière à Nancy en 1885 - 1887.


MEIXMORON CHARLES (de)

Roville 1839 - Dienay 1912.
Cette double authentique activité, une connaissance directe du monde agricole, de solides études, un milieu familiale privilégié et surtout ses qualités personnelles font de MEIXMORON une des personnalités les plus attachante du Nancy d'alors. Il remplit dans la vie artistique et intellectuelle un rôle de premier plan avec simplicité et efficacité. Il prend une part très active à la vie de la Société des amis des arts comme de l'académie de Stanislas où sa haute culture et son esprit ouvert entretienne un ferment de rénovation. Introducteur des impressionnistes au Salon nancéien et classé lui-même comme tel lors de son admission à l'académie de Stanislas en 1887, il y reçoit à son tour Emile GALLÉ en 1900. Le peintre et le verrier ayant en commun d'appartenir à "l'école moderne des naturalistes" quelle que soit la différence fondamentale des techniques par lesquelles ils traduisent "l'impression reçue".


MOUGIN JOSEPH

Nancy 1876 - Nancy 1961.
" Il faut endurer pour durer " était-il inscrit au-dessus de leur four installé en 1904 à Nancy après deux essais malheureux à Paris en 1896 et 1898, cependant encouragés par des achats officiels au Salon de 1900 de leurs émaux grand feu rehaussés d'éléments décoratifs modelés sur le grès. L'enthousiasme pour le génial Carriés (exposition en 1895) et un stage à Sèvres ont décidé de la vocation et de la formation de Joseph plus tard aidé par son frère. "Grès et patines de grand feu, grès d'art et émaux de tout genre" dit leur publicité de 1907. Pièces modelées par Joseph, à exemplaire unique dont le décor emprunte souvent à la nature ; ou exécution de modèles créés par Victor PROUVÉ, Ernest WITTMANN, Alfred FINOT, édités à plusieurs exemplaires. Cette période nancéienne dure jusqu'en 1914.
Le four éteint, repli aux faïenceries de Lunéville où Joseph accepte de créer un atelier d'éditions d'art. Présence de Pierre. Pièces reproduites par moulage sur des modèles créés dans l'entre-deux-guerres par CONDÉ, GOOR, VENDRILLON. Grand prix de la céramique à l'Exposition des arts décoratifs de 1925.


MOUGIN PIERRE

Nancy18 ' ' - Nancy 19 ' '.


NICOLAS PAUL

Laval 1875 - Nancy 1952.
Il apprend chez Emile GALLÉ, au sortir de l'école des beaux-arts, la pose de l'émail sur verre, celle du vernis pour la gravure à l'acide, la gravure à la roue enfin. Familiarisé dès l'enfance avec les plantes, il devient dessinateur sous la direction de Louis HESTAUX qu'il assiste (1904 à 19014) dans la conception et l'exécution des produits livrés par la fabrique après la mort de GALLÉ.
Etabli à son compte en septembre 1919, tout en collaborant avec Saint-Louis qui lui fournit les "blancs", il a sa propre production et emploie jusqu'à 14 ouvriers. Peu après 1930, il doit les renvoyer et continue d'exécuter seul des "cristaux d'art", luttant de plus en plus difficilement contre la production de série à bon marché (DAUM, DELATTE, MULLER).
N'abandonne pas cependant, s'adapte à la "géométrie" et maintient jusqu'à la Seconde Guerre mondiale la haute qualité d'exécution du décor sur verre.
Fut soutenu par son frère Emile (1871-1940) greffier et critique d'art, membre du comité directeur de l'Ecole de Nancy.


PROUVÉ VICTOR

Nancy 1856- Sétia (ex-Sétif) 1943.
Né dans le milieu des dessinateurs en broderie, il étudie à l'école de dessin à Nancy puis à Paris grâce à une bourse municipale. Le prix du Salon lui vaut en 1888 et 1890 un séjour tunisien. Il réside à Paris jusqu'en 1902, mais sans cesser de participer à la vie artistique nancéienne, exposant au Salon des amis des arts et bénéficiant de nombreuses commandes, en particulier de portrait (Emile GALLÉ en 1892). Une vocation authentiquement manuelle aux multiples aspects des recherches d'art décoratif. Peintre, il est aussi sculpteur, graveur, travaille le cuir et le métal, donne des dessins de broderie et de bijoux après avoir, dès 1889, fourni des modèles comportant des personnages à Emile GALLÉ pour l'Exposition universelle.
Président de l'Alliance provinciale des industries d'art après le décès de GALLÉ (1904). Nommé directeur de l'école des beaux-arts de Nancy en 1919.


SELLIER CHARLES

Nancy 1830 - Nancy 1882.
Elève de l'école municipale de dessin, Charles SELLIER fut peut-être marqué par les leçons de son premier maître, le peintre LABORNE, classicisant mais qui choisit la lumière du soir pour rendre hommage à "Claude GELLÉE dit le Lorrain", représenté "étudiant un effet de soleil couchant"(1860). Sortie d'un milieu familial frustre, une bourse municipale le conduit à l'Ecole des beaux-arts de Paris.
Prix de Rome en 1857, il mène une carrière discrète en marge de l'Académie comme du réalisme, privilégiant l'ombre dans la quête des rapports de la lumière et de la forme, s'efforçant de faire affleurer l'invisible. Succédant à son maître de 1865 à 1870 à la tête de l'école municipale de dessin de sa ville natale, Charles SELLIER s'était aussi intéressé très tôt aux arts industriels : peut-être en collaborant avec Auguste MAJORELLE, en tout cas par ses essais de renouvellement du décor céramique.


VALLIN EUGÈNE

Herbévillers 1856 - Nancy 1922.
Formation dans l'atelier de son oncle entrepreneur de menuiserie, lecteur de VIOLLET-le-DUC, Charles Auguste CLAUDEL (1827-1893), spécialiste du mobilier d'église "de tous styles", chez lequel il vient travailler à Nancy dès sa sortie de l'école élémentaire.
Sculpture sur bois, modelage appris auprès de Charles PÈTRE à l'école municipale de dessin. Il prend la succession de son oncle en avril 1881 ; construit un nouvel atelier et sa maison boulevard Lobau en 1896. Entraîné dans le courant "moderne" par Emile GALLÉ pour qui il réalise la porte cochère de ses nouveaux ateliers.
Méditatif et logicien, fait évoluer son art qu'il s'agisse de mobilier ou de façades, de manière personnelle à partir de sa double expérience de constructeur et de sculpteur-praticien du bois. Essentiellement autodidacte, il est l'homme d'un métier parfaitement maîtrisé, travaille uniquement sur commande, refuse l'usine qui dépersonnalise l'ouvrier.


VALLIN AUGUSTE

Nancy 1881 - Nancy 1967.
Sculpteur de formation, il succède à son père.


VALLIN GEORGES

H 18 - N 19.
Second fils d'Eugène VALLIN devient architecte.


WALTER AMALRIC

Sèvres 1870 - Lury-sur-Athon 1959.
Arrivé à Nancy le 1er février 1905, il débute à 35 ans à la verrerie Daum. Selon ses propres indications dans le catalogue du Salon de Nancy en 1920, il avait été élève à la Manufacture de Sèvres. A cette date, installé à son compte, il expose faïences décorées et objets en pâte de verre. Un texte officiel de 1926 à Nancy le déclare "créateur du procédé des pâtes de verre". Diplôme d'honneur à l'Exposition universelle de 1900, diplôme et médaille d'or aux Expositions de Nancy en 1909, de Bruxelles en 1910.
C'est en collaboration avec Henri BERGÉ qu'il amorce sa production personnelle. Le cabinet d'échantillons Chaligné, à Paris, lui réserve deux vitrines, il compte une fidèle clientèle à Nancy. Ce qui paraît suffire, bon an mal an, à écouler une production artisanale mais abondante où ne manquent pas les réussites. Dans la meilleure période des années 20, celles de l'engouement maximal pour la pâte de verre, Amalric WALTER a eu jusqu'à 8 ou 10 collaborateurs.


WEISSEMBURGER LUCIEN

Nancy 1860 - Nancy 1929.
Etudes à l'Ecole des beaux-arts de Paris. De 1888, où il expose au Salon un projet de marché couvert, à 1914, ses réalisations, comme l'évolution de sa manière, sont les plus représentatives de l'activité du bâtiment à Nancy, marquée par l'essor démographique, de nombreux programmes, la quête d'un style : villas, maisons de rapport mais aussi bâtiments scolaires, restaurants économiques, bureaux et banques (14), maisons de commerce (20), maisons ouvrières (6 groupes, 224 logements), usines ou ateliers (28), restaurants, installations intérieures de cafés et boutiques (19), construction d'hôtels et cafés (10).
Surtout, il se définit par sa collaboration, dès 1900 avec Henri SAUVAGE dont il exécute les plans pour la villa Louis MAJORELLE, ensuite dans les hôtels particuliers qu'il projette et réalise, dont le sien. Lucien WEISSENBURGER mérite d'être considéré comme ayant le premier largement contribué à donner un visage "nouveau" à l'architecture de sa ville natale.


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