Le bâtiment de la bibliothèque municipale, longtemps aussi connu des Nancéiens sous l’appellation d’ancienne Université, fut édifié de 1770 à 1778 sur les plans de l’architecte Charles-Louis de Montluisant.
Hôtel de facture classique, composé d’un corps principal et de 2 ailes en équerre, il était destiné à abriter l’Université qui venait d’être transférée en 1768 de Pont-à-Mousson à Nancy.
Parallèlement la partie centrale, construite aux dimensions des boiseries de l’ancienne bibliothèque des Jésuites de Pont-à-Mousson transportées par bateau en 1775, devait accueillir les collections de la Bibliothèque publique fondée par un édit du roi Stanislas le 28 décembre 1750. Cette bibliothèque connut plusieurs localisations – Galerie des Cerfs au Palais ducal, Hôtel de ville – avant de rejoindre son implantation définitive.
Ses collections furent considérablement accrues sous la Révolution, grâce aux saisies opérées dans les bibliothèques des couvents et des émigrés.
La cohabitation entre enseignement supérieur et bibliothèque allait durer jusqu’en 1866, les collections de livres occupant progressivement tous les espaces.
Au XIXème siècle, de nombreux dons et legs enrichirent la bibliothèque qui possède aujourd’hui un précieux fonds ancien de plus de 2.000 manuscrits, 150 incunables (livres imprimés avant 1501), 30.000 ouvrages édités du XVIème au XVIIIème siècle et 15.000 estampes, dessins, gravures, cartes et plans.
Le fonds est particulièrement riche en ce qui concerne l’histoire de la Lorraine, régulièrement augmenté aujourd’hui grâce au dépôt légal de tous les livres imprimés en Lorraine.
Jusqu’en 1991, date de l’ouverture de la Médiathèque, la Bibliothèque municipale abritait aussi dans les étages une section de lecture publique (prêt de livres et de disques).
Enfin l’Académie de Stanislas, fondée par le monarque en 1750 en même temps que la bibliothèque, tient toujours ces réunions ordinaires dans ces locaux.
(texte de A. MARKIEWICZ)
Autre appellation | Ancienne Université |
SIECLE | XVIII° (1770) |
Adresse postale | 43, rue Stanislas |
Références cadastrales | BY 241 |
SITE ou MONUMENT | Monument |
CLASSE ou/et INSCRIT | Inscrit |
PARTIEL ou TOTAL | Partiel |
Description des parties | Les façades et toitures, et les deux grandes salles de lecture au 1° étage |
ARRETE(S) | 20/09/1946 |
COMPLEMENT | / |
LISTE | / |
Usage du bâtiment | Culturel |
En 2000, la bibliothèque municipale a fêté son 250ème anniversaire. C'est en effet par un édit en date du 28 décembre 1750 que Stanislas institua, en même temps qu'une académie, une bibliothèque publique afin de "donner les moyens à tout le monde de cultiver ses talents dans telle science ou tel art qu'on voudra travailler".
Cette bibliothèque est d'abord localisée dans l'ancien palais ducal. En 1763, elle est transférée dans l'hôtel de ville (édit du 27 juin 1763). En 1794, la bibliothèque connaît un dernier déménagement qui la voit s'installer dans les bâtiments qu'elle occupe encore aujourd'hui. Suite à l'expulsion des Jésuites de Lorraine en 1761, l'université de Pont-à-Mousson est transférée à Nancy. Il est alors décidé de construire un bâtiment place de Grève grâce au produit de la vente des biens de l'ordre religieux. La construction commence en 1770. L'avant du bâtiment est destiné à accueillir les étudiants tandis que l'aile principale est conçue pour recevoir les boiseries de la bibliothèque des Jésuites. La construction n'est terminée qu'en 1789, en raison de nombreuses difficultés financières. Mais alors que l'aménagement intérieur n'est toujours pas achevé, les salles deviennent le dépôt littéraire du district pour les "livres nationaux" saisis lors de confiscations révolutionnaires. 75 000 volumes provenant de 36 couvents et de 112 émigrés, viennent compléter les 2 011 unités déjà recensées en 1766. Après un tri éliminant les doubles, seuls 15 000 titres sont conservés et adjoints aux 3 300 titres de la bibliothèque de Stanislas. En 1799, la bibliothèque rouvre ses portes au public après avoir été un temps réservée aux professeurs de l'école centrale.
En 1866, le retrait définitif de l'université permet une meilleure conservation des livres. En effet, au 31 décembre 1844, on compte déjà 26 708 titres auxquels vont s'ajouter tout au long du XIXème siècle différents legs et achats. En 1832, la bibliothèque reçoit du Général DROUOT 604 cartes des campagnes napoléoniennes, mais c'est surtout avec la donation BOULAY en 1862 qu'est inaugurée la série des dons. En 1881 a lieu la donation Victor POIREL (albums de voyage et recueil de dessins), en 1883 celle du Baron GUERRIER DE DUMAST, en 1888 celle de la Comtesse de SOMARIVA (3 000 volumes, principalement de la littérature italienne). La bibliothèque bénéficie aussi indirectement de l'annexion de l'Alsace-Lorraine en recevant des collections au départ destinées à Metz ou Strasbourg comme les 8 500 thèses de cette dernière ville. En 1893, le don de plusieurs albums et dessins du caricaturiste et dessinateur GRANDVILLE par le légataire universel de son fils clôt un siècle d'or pour l'augmentation du fond de la bibliothèque puisque, en 1906, on recense 126 000 imprimés alors que le catalogue va encore être augmenté par les saisies opérées à la bibliothèque du Grand Séminaire suite à la loi de séparation de l'État et de l'Église. Enfin, en 1921 a lieu le dernier legs d'importance, celui du fonds THIERRY-SOLET (32 000 livres, 167 manuscrits et 42 cartons d'estampes).
En 1932, la salle de lecture est définitivement installée à l'étage noble où sont situées les boiseries du frère PAULUS. En 1947, une petite section de lecture publique est ouverte dans l'ancien appartement du conservateur tandis que la section enfantine occupe la place des vestiaires. Enfin, en 1991, la section publique est déménagée dans l'ancienne Manufacture des Tabacs où est alors créée une médiathèque de 3 000 m², l'ancien bâtiment restant, lui, entièrement consacré à la bibliothèque d'études.
(texte de V. VERLE)
